Comment est-il possible que Dieu soit devenu homme ?

La Bible peut être décrite comme la révélation du Plan de Dieu pour mettre fin à la condition tragique de l’humanité, rebelle et séparée de Dieu. Et c’est dans ce cadre qu’il faut réfléchir au Dieu qui s’est fait homme en Jésus-Christ.

Arrière-plan : le témoignage biblique


Les prophètes de l’Ancien Testament l’annonçaient sans relâche : Dieu lui-même viendrait se réconcilier avec l’humanité. Certains textes bibliques parlent d’une « visite » de Dieu auprès des hommes pour rétablir cette relation brisée. (e.g. Esaie 9.5-6 ; 35.4 ; Ezechiel 34.11-16 ; Zacharie 12.10)

Selon le Nouveau Testament, l’explication de ce paradoxe se trouve dans la personne de Jésus-Christ. Le NT le présente sans ambiguïté comme un homme à part entière. (e.g. Matt 4.2 ; Luc 2.7 ; Jean 4.6) Pourtant, de nombreux textes du NT ne laissent aucune place à l’incertitude en se référant à Jésus-Christ lui-même comme « Dieu ». (e.g. Jean 1.1 ; 20.28 ; Romains 9.5 ; Tite 2.13) Jésus est donc pleinement homme et pleinement Dieu ! Cette vérité biblique dépasse notre capacité de compréhension, mais elle reflète de manière stupéfiante ce que l’Ancien Testament annonçait : Dieu lui-même viendrait à la rencontre de l’homme pour se réconcilier avec lui…et cette réconciliation serait effectuée par l’intermédiaire d’un homme.

La foi chrétienne affirme ainsi que Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est venu naître comme un homme. Il a partagé en tous points notre nature humaine, mais avec une différence décisive : contrairement au reste de l’humanité, il a vécu dans une parfaite soumission à Dieu, dans une relation absolument harmonieuse avec celui qu’il appelait son « Père ». Tout en étant homme, Jésus-Christ ne cessait pas d’être Dieu le Fils, d’être Dieu incarné.

Comment comprendre cette affirmation extraordinaire ?

En devenant un homme, le Fils de Dieu a accepté de représenter l’humanité devant Dieu ; là où nous sommes désobéissants, il a été obéissant. Là où nous cherchons avant tout notre intérêt propre, lui a cherché en toutes choses à plaire à Dieu. Il a vécu la vie à laquelle nous étions destinés, et que nous avons perdu en raison de notre rébellion contre Dieu.

Mais en quoi cela nous est-il bénéfique ?

Le Nouveau Testament affirme que Jésus-Christ est mort pour subir à notre place la punition de notre révolte contre Dieu. Lui qui vivait dans une relation de parfaite confiance avec Dieu a accepté de prendre sur lui toute la colère de Dieu contre la révolte de l’humanité. Il s’est ainsi proposé librement comme « condamné de substitution », pour que nous puissions échapper au jugement qui nous était réservé.

Quel est donc le lien avec la « double nature » de Jésus-Christ ?

Il est nécessaire de comprendre qu’il fallait que Jésus soit véritablement homme et véritablement Dieu pour que cette substitution soit opérée. En effet, si Jésus n’avait pas été véritablement homme, il n’aurait pas pu se substituer à nous. Cette substitution ne pouvait être valable que si c’était un homme qui subissait le prix de la révolte de l’homme.

Mais s’il n’avait été qu’un homme comme les autres, il n’aurait pas non plus pu se substituer à nous, puisqu’il aurait été lui-même impliqué dans notre condition désespérée, séparée de Dieu. Il fallait qu’il soit un homme qui ne soit absolument pas compromis dans la rébellion humaine…ce qui n’était possible que dans un seul cas de figure : que Dieu lui-même se fasse homme ! Et c’est parce qu’il était Dieu que sa mort, d’une valeur infinie, a pu suffire pour accomplir notre pardon et qu’il a pu vaincre la mort et revenir à la vie.

Si Dieu s’est fait homme, c’est parce que nous n’étions pas capables de nous élever à lui : il est donc venu vers nous, en assumant notre condition et en payant un prix inimaginable pour que nous puissions être réconciliés avec lui.

© Matthieu Sanders


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