Le Canon de la Bible

Le Canon (def. l’ensemble des livres contenus dans la Bible)

Pourquoi certains livres font-ils partie de la Bible, et d’autres pas ? D’ailleurs, qui l’a décidé ? Quand ? Selon quels critères ?

Il s’agit ici d’une question qui a déstabilisé pas mal de jeunes chrétiens qui ont fait des recherches sur l’historique des décisions prises pour former la liste des livres qui font partie de la Bible, et ceux qui ne le font pas.

L’Ancien Testament

Pour ce qui est de l’Ancien Testament, les Hébreux avaient toujours maintenu comme inspirés les livres que nous avons aujourd’hui comme constituant l’Ancien Testament. Il y a d’autres écrits qui ont été publiés au cours de la même période, parlant de choses similaires, mais ces écrits n’ont pas été reconnus par la tradition juive. Pourquoi ? Les critères étaient qu’il fallait que l’écrit ait une autorité en elle-même, et qu’il soit écrit de la main d’un prophète reconnu, ou que des prophètes l’aient authentifié.

Après Malachie (dernier livre de l’Ancien Testament), il y a d’autres œuvres qui racontent l’histoire d’Israël, reprenant le récit historique là où il s’arrête à la fin de 2 Chroniques. Il y a d’autres écrits sur d’autres personnes ayant vécu entre la période de Malachie et la naissance de Jésus. Ces écrits sont intéressants pour nous permettre de comprendre le contexte dans lequel est né Jésus etc. mais ils n’ont pas été reconnus comme Parole de Dieu par les autorités religieuses juives.

Certains de ces livres ont été reconnus comme devant faire partie du Canon par l’Eglise catholique romaine. Ils sont appelés « deutérocanoniques » par nos frères catholiques (deutéro veut dire « deuxième » – ils les appellent ainsi parce qu’ils ont été rajoutés au Canon par l’Église de Rome alors que la tradition juive ne l’inclut pas). Les catholiques ont donc un Canon de 77 livres – nous n’en reconnaissons que 66.

Qui devons-nous croire ? Luther a pris le parti de suivre la tradition juive. L’argument de très forte taille est que tous les livres de l’Ancien Testament, à l’exception d’Esther, sont cités dans le Nouveau Testament, et celui-ci présume ces écrits comme Parole de Dieu. Or, il n’y a pas un seul écrit deutérocanonique qui y soit cité. Ce fait semble montrer que les auteurs inspirés du Nouveau Testament étaient d’accord avec la tradition juive sur la question du Canon de l’Ancien Testament.

Le Nouveau Testament

Pour ce qui est du Nouveau Testament, ce n’est que plusieurs centaines d’années après la mort et la résurrection de Jésus que le Canon a été formé. Certains disent que des écrits « dérangeants » auraient été omis exprès, dans une sorte de complot des pères de l’Église.

Qu’en est-il vraiment ?

Il faut vraiment comprendre le contexte de l’époque. Dans les temps du Nouveau Testament, la Bible était moins écrite pour nous que pour les auteurs de l’époque. Les lettres écrites correspondaient à des réponses à des problèmes spécifiques vécus par certaines Églises. Ainsi, toutes les Églises ne recevaient pas toutes les lettres. Il y a sans doute eu des lettres qui ont circulé, voire qui ont été recopiées dans diverses Églises. Mais il n’y avait pas de raison particulière d’unifier le tout, dans les premiers siècles.

En plus de cela, très vite, l’Église s’est faite persécuter. Ainsi, la communication entre les Églises était très difficile. Certains grands théologiens ont listé les écrits qu’ils avaient sous la main. Aucune de ces listes n’est complète, mais aucune ne contient des livres qui auraient ensuite été retranchés plusieurs centaines d’années plus tard.

Lorsque l’Église est devenue religion officielle de l’Empire romain sous Constantin, les évêques de l’époque ont enfin pu tous se réunir pour comparer les manuscrits en possession des uns et des autres. Devant Dieu, ces hommes ont cherché à fixer, aussi vite qu’il avait été possible de le faire, les limites du Canon du Nouveau Testament.

Ces hommes ont cherché à discerner l’autorité qui se dégageait de ces livres, et ont tenu à ne garder que des écrits datant du temps de la première génération d’apôtres.

Ainsi, tous les faux évangiles falsifiés des 2e, 3e et 4e siècles, comme l’évangile de Thomas, n’auraient pas pu être retenus… Mais ils ne figuraient même pas sur une des listes des différents théologiens réunis lors de ce concile.

Bref, le Canon de la Bible a bien été fixé par des hommes. Le processus n’a pas été propre comme une pub pour Sanex. Mais il a été aussi clean qu’on peut l’espérer, étant donné le contexte de l’époque.

Et le fait qu’il ait été fixé par des hommes ne doit pas nous poser problème : depuis quand est-ce que Dieu refuse d’agir en partenariat avec nous pour accomplir ses desseins sur terre ?

La Bible que vous tenez entre vos mains contient, selon toute vraisemblance, la liste complète des écrits inspirés par Dieu faisant autorité en matière de foi et de vie. Soyez donc rassurés, et buvez-la chaque jour !!

Nathan Lambert, 31 mai 2013

Cet article a été originellement publié sur https://www.larebellution.com/2013/05/31/le-canon-de-la-bible/ en mai 2013. Merci à la rédaction de la Rébellution de nous laisser gracieusement partager cet article !

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