Pour commencer, je dois avouer que Noël m’énerve. En vrai cette fête m’indiffère mais quand je vois l’agitation qu’elle suscite elle m’énerve. Au départ la question qui m’est naturellement venue à l’esprit est : qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que la commémoration de la naissance du sauveur du monde devienne la fête de l’argent et de la bouffe ? Et la réponse est assez simple : l’idolâtrie.
Le 25/12, c’est pas l’anniversaire de Jésus !
Il faut commencer par dire que Jésus n’est probablement pas né le 25/12… et que pendant les 3 premiers siècles, les Églises chrétiennes n’ont pas fêté d’autres fêtes que Pâques (crucifixion et résurrection de Jésus). Noël a commencé à être fêté pour remplacer des fêtes païennes qui avaient lieu pendant le solstice d’hiver pendant lesquelles on adorait… la nature.
Mais Noël n’est pas non plus complètement à côté de la plaque. Cela sert à commémorer un événement extraordinaire : Dieu s’est fait homme pour nous sauver ! Sauf que dès le départ, ça se présente mal : on invente une fête artificielle pour des gens convertis de force au christianisme. Alors que la Bible nous parle de libération de l’esclavage du Péché, ce Péché qui pousse à adorer de faux-dieux, on a inventé cette fête pour des gens qui n’étaient pas libérés du Péché puisque beaucoup ne comprenaient pas la singularité du message biblique ! Comment voulez-vous alors qu’ils ne transforment pas cette fête en une idole de plus ?
Mais faisons un gros plan sur l’idolâtrie
Comme déjà dit, le gros problème dans la Bible est celui du Péché. Pour définir ce mot barbare on pourrait dire que le Péché consiste à adorer quelqu’un d’autre que Dieu. Le fameux Péché originel d’Adam et Eve a simplement consisté à se faire eux-même dieux, à décider eux-mêmes ce qui était bien ou mal, à s’auto-adorer, à s’autolâtrer. Et après eux, tous les humains ont suivi : moi moi moi moi ! Tout pour moi ! Dieu doit me servir, les autres doivent me servir ! La définition de l’idolâtrie n’est pas de ne plus croire en Dieu (le seul, le vrai) mais de s’en faire d’autres. Tout commence par soi-même mais ça va jusqu’à se tourner vers des idoles en pierre, en bois ou en métal qui donneront facilement et rapidement ce qu’on souhaite. En effet l’idole est pratique : elle nous ressemble ou elle ressemble à notre environnement et on a des rapports purement commerciaux avec elle. Elle n’est pas compliquée comme les rapports avec les humains ou avec le vrai Dieu : il y a juste à faire ce qu’il y a à faire pour obtenir satisfaction, si bien que quand on obtient quelque chose c’est grâce à ce qu’on a fait. Alors qu’avec le vrai Dieu… et bien c’est lui qui fait ce qu’il veut ! Et avec les humains, c’est pareil. L’idole, on peut la maîtriser, la manipuler, elle obéit ! Elle me fait croire que j’adore un dieu alors que je m’adore moi-même.
Jésus, le libérateur
Dans toute la première partie de la Bible (Ancien Testament) nous lisons l’histoire d’un peuple que Dieu a libéré de l’esclavage d’Égypte mais qui reste esclave de l’idolâtrie. Le coeur humain est incapable d’adorer Dieu seul. C’est la raison pour laquelle Jésus est venu sur terre : pour faire le travail de libération que personne d’autre que lui ne pouvait faire. Donc, oui, Noël est le début de la fin du Péché, de l’idolâtrie et on peut le fêter… mais l’ironie c’est que cette fête est devenue le symbole de l’idolâtrie !
Noël et le retour à l’esclavage
Au fil de l’histoire, cette vraie libération initiée par la naissance de Jésus a été masquée par tout un folklore. Je le rappelle, le fait que Noël retombe dans le paganisme est naturel puisque c’est sa vraie origine ! Et avec ce retour du paganisme nous retombons dans les vieux travers. Quelles sont les idoles adorées pendant Noël ?
Le principal dieu c’est bien entendu l’argent, le commerce ! On est parti de petits cadeaux à s’offrir en souvenir des mages à une débauche de consumérisme. En occident nous croulons déjà sous les objets inutiles et même aliénants et nous en voulons encore plus ! Consommer ! Rien, même pas un confinement, ne doit nous empêcher de consommer ! Notre mode de vie fait mourir la planète mais nous voulons consommer ! Ce que nous possédons finit par nous posséder. L’idolâtrie est une mauvaise réponse à de vrais besoins. Nous avons besoin d’être heureux et épanouis mais nous allons chercher vers le matériel le moyen d’être comblés. Ou plutôt le divertissement et les occupations que nous trouvons continuellement ne servent qu’à nous empêcher de réfléchir au vrai sens de la vie. Pour aller bien nous n’avons pas besoin de nouveaux trucs, nous avons besoin de Jésus : Dieu vous a fait le plus merveilleux des cadeaux, qu’en faites-vous ? Vous l’ouvrez pour voir ou vous le refusez ?
L’autre dieu c’est les autres, j’entends ici les interactions sociales. Attention, je ne critique pas le besoin de voir sa famille qui est un besoin parfaitement légitime. Ce qui est suspect ce sont les jeux, les transactions si spéciales qui s’opèrent à Noël :
Tout d’abord il y a cette idolâtrie de l’enfance que je trouve un peu bizarre. Vous ne trouvez pas intéressant qu’on soit passé de mages qui offrent des cadeaux à Dieu, aux adultes qui offrent des cadeaux aux enfants puis des adultes qui offrent des cadeaux aux adultes ? Ouais, on est tous des dieux !
Ensuite, dans la même lignée il y a cette espèce de nostalgie, cette enfance idéalisée que nous voulons revivre et faire vivre aux enfants d’aujourd’hui. Ressentir encore une fois la petite insouciance de quand on avait 8 ans et profiter de ceux et celles qui ont 8 ans maintenant. Cette petite période « Bisounours » fait office d’anesthésiant temporaire, de parenthèse enchantée pour une société qui continue de souffrir sans Jésus.
Enfin, il y a ce rôle qu’on joue à être heureux parce que Noël c’est la période où l’on est obligé d’être joyeux, heureux, que tout aille bien, qu’il n’y ait plus aucune tension entre les membres la famille, que la table, le repas, les cadeaux, tout soit parfait ! C’est un encouragement à l’hypocrisie, aux attitudes de façade. C’est d’ailleurs ce qui explique que de nombreuses personnes sont extrêmement heureuses quand elles trouvent une excuse valable d’éviter les festivités : elles n’auront pas à prendre sur elles pour participer à ce concours de bons sentiments et de relations factices.
Je le répète, les idoles sont une mauvaise réponse à une bonne question. La soif de chaleur, de bonheur, de relations vraies et restauratrices est pleinement assouvie auprès de Jésus, pas lors d’événements scénarisés. Pourtant, comme les idoles qui ressemblent au vrai Dieu peuvent combler certaines aspirations, les événements comme Noël peuvent bien entendu nous donner de la joie. Oui, j’ai dépeint un tableau assez sombre mais il faut bien le faire parfois, non ? Et ce Noël-ci est l’occasion rêvée pour réfléchir à ce qui est essentiel de ce qui ne l’est pas, séparer le bon grain de l’ivraie.
Alors joyeux Noël sans idoles !
Yohann Tourne
