Les chrétiens, pas meilleurs que les autres hommes.

Tu as entendu parler des croisades et des guerres de religions médiévales, ou encore du comportement de certains chrétiens, intolérants et égoïstes, qui jugent les autres sans les écouter. Peut-être qu’à cause de cela, tu as du mal à croire dans le Dieu des chrétiens, et tu te dis : “ces chrétiens, ils ne sont pas meilleurs que les autres”. Je te comprends. Mais est-ce une raison pour ne pas croire ? Je te propose trois raisons de revoir ton opinion :

1) L’invitation du message évangélique ne s’adresse pas à des gens meilleurs que les autres, mais à tous. Ceux qui vont l’adopter sont ceux qui sont conscients de leurs fautes et qui ressentent un besoin de pardon et de transformation divine.

Il est donc plutôt logique qu’on trouve parmi eux plein de gens « pas meilleurs que les autres. » Voir des chrétiens dont le comportement est décevant, cela n’a donc rien d’étonnant, même si cela peut surprendre ! En effet, la Bible affirme que le cœur de l’homme est mauvais, et qu’il a besoin d’une transformation profonde [1]. Jésus lui-même l’a dit : « Je ne suis pas venu appeler des gens qui se croient justes, mais des pécheurs » (Lc 5.32). Le but de Dieu est de changer les chrétiens, mais cela n’est pas instantané ! C’est souvent un long processus. Cependant, ces personnes devraient au moins avoir ceci de bien : une capacité à reconnaître leur mauvais caractère ou leurs fautes et à demander pardon à ceux qu’ils ont blessés. Car ils savent, en effet, qu’ils ont eux-mêmes été pardonnés par Dieu.

2) Hélas, tous ceux qui se disent chrétiens ne sont pas nécessairement entièrement sincères et cohérents dans leur démarche. C’est sans doute pour eux que Jésus a dit : « Quiconque me dit Seigneur, Seigneur ! n’entrera pas forcément dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Mt 7.21). Pour être un chrétien authentique, il faut marcher à la suite du Christ avec pour objectif de lui ressembler et de le prendre pour modèle. Ceci implique un réel engagement à changer.

3) La Bible enseigne que tous les êtres humains ont été faits à l’image d’un Dieu bon, aimant et sage. Les chrétiens croient donc que chacun de nous a été créé capable de bonté et de sagesse. Et ils s’attendent également à ce que certains non-croyants soient meilleurs qu’eux et se comportent mieux. Car pour un chrétien, le Dieu de la Bible n’agit pas dans la vie d’une personne en vertu de son mérite, mais parce qu’il l’aime telle qu’elle est, malgré ses fautes. C’est ce qu’on appelle la grâce. Le mot grâce désigne le pardon et l’amour immérité de Dieu envers les humains, tous imparfaits. Un amour qui sauve et transforme. La compréhension de la grâce devrait donc conduire les chrétiens, non à un sentiment de supériorité, mais à une attitude d’humilité et d’espérance. Humilité, à cause de leur nature mauvaise, et espérance quant à l’œuvre que Dieu est en train de faire en eux, mais aussi dans les autres !

Tous ceux qui croient que l’homme est bon par nature, ou qui se perçoivent comme bons selon leur propres standards de moralité, s’excluent de la transformation intérieure que le Dieu de la Bible voudrait leur offrir. Quel dommage ! Mais le Dieu de la Bible, lui, porte sur ses créatures un regard d’espérance. Et il dit à l’homme qui croit en lui : “Je crois en toi ; et tu peux changer, par la force de mon esprit, si seulement tu me laisses faire, en toi”.

Et toi, t’arrive-t-il d’enfermer ton prochain – chrétien ou non – sous un jugement ? Lui colles-tu, parfois, une étiquette ? Ou portes-tu, sur lui, un regard d’espérance ? En tout cas, voici une bonne nouvelle : « Jésus porte, sur ta vie, un regard d’espérance, car il t’aime, et il a le pouvoir de te transformer ! ».

Aurélien Bloch, 2022

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Notes

  1. Comme l’affirme le théologien Timothy Keller, “la grâce de Dieu ne s’adresse pas aux champions de la moralité mais à ceux qui reconnaissent ne pas réussir à bien agir et admettent avoir besoin d’un sauveur“. (in Keller Timothy, La raison est pour Dieu : la foi à l’ère du scepticisme, Lyon, Clé, 2010, p.41-43.)

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