« Je suis croyant mais pas pratiquant. »

« Je suis croyant mais pas pratiquant. »

Je trouve cette phrase absolument fascinante ! Si je la comprends bien elle veut dire : « Je crois en Dieu mais je ne vais pas à l’église et, quand j’ai peur ou que j’ai un coup de blues, je prie pour me rassurer. » Voyons ce que cela donne si on applique ce concept aux autres domaines de la vie : « Je crois que cette voiture existe mais je ne suis pas un conducteur pratiquant alors je fais tous mes déplacements à pied, je crois que cette télé existe mais je ne suis pas pratiquant alors je ne l’allume jamais, je crois que ma famille existe mais je ne suis pas pratiquant alors je ne parle jamais à personne, je crois que j’existe mais je ne suis pas pratiquant alors je ne mange pas, je ne bois pas, je ne me lave pas, etc. » Cette petite transposition dévoile la supercherie. Quand on pense que quelque chose/quelqu’un existe, on en tire des conséquences logiques : on l’utilise, on entre en relation avec lui, on en prend soin. Ne pas le faire équivaut au bout du compte à rendre l’objet ou la personne inexistants… et à être malheureux en se privant de ce qui pourrait nous rendre la vie belle. Mais bien sûr nous ne le faisons pas ! Nous prenons une voiture au lieu de faire des centaines de kilomètres à pied, nous regardons la télé pour nous divertir (ou nous la revendons), nous profitons de la chaleur de nos proches parce que nous avons besoin d’aimer et d’être aimés, enfin nous prenons soin de nous-même pour ne pas mourir ! Tout ceci est naturel, logique… mais en ce qui concerne Dieu on dit en fait « je crois en Lui mais c’est tout. Qui il est, ce qu’il veut que je fasse, ce qu’il veut me dire je m’en fiche totalement… mais sinon je crois en Lui ! » 

Cette porte de sortie est une voie sans issue. Quel est l’idiot qui ne profitera pas d’être en relation avec Celui qui peut tout, qui sait tout… et qui veut son bonheur ? Personne ne ferait ça… à moins de ne pas réellement croire que Dieu existe ! Jésus, celui qui est venu sur terre pour justement rétablir une connexion parfaite entre Dieu et les humains ne nous donne pas le choix : c’est Lui (son sacrifice, son pardon, ses commandements…) ou rien. L’avoir comme ami imaginaire ou comme porte-bonheur ne nous sauvera pas. C’est une relation vraie, authentique, vivifiante avec le Fils de Dieu qui peut rendre heureux ! Alors c’est peut-être le temps de lire la Bible pour savoir qui il est vraiment.

 

Yohann Tourne, 2022

5 réflexions sur « « Je suis croyant mais pas pratiquant. » »

  1. Bonjour, perso, je pense qu’il y a tout de même une (très grande) marge entre, comme vous écrivez: “faire de Dieu un porte-bonheur ou un ami imaginaire et prier lorsque cela nous arrange” et aller à la messe, suivre le culte. Bien entendu cette dernière serait l’idéal.
    MAIS on peut tout à fait être “même infiniment” croyant(e), ne pas (plus) aller à l’église mais tout de même pratiquer dans le sens où l’on prie quotidiennement “avec ferveur, humilité, gratitude pour le Sacrifice de Jésus sur la Croix en demandant pardon et aide” et où l’on s’efforce d’être la meilleure personne possible, même si on sait tous que c’est extrêmement difficile.
    C’est encore là toutes les contradictions qu’on voit dans certains messages des églises, une série de règles genre: si tu vas pas à l’église tu iras en enfer, si tu divorce et te remarie tu iras en enfer etc….limite on range la femme adultère entre le génocidaire et le violeur d’enfants et basta…euh…je pense alors que beaucoup, beaucoup de monde ira en enfer si on y va comme ça !!! Vu les réalités de ce monde ….c’est un peu facile à émettre des jugements dans tous les sens. C’est LE gros problème du message de l’église, culpabiliser les gens.
    Dieu est simple et je crois moi que dans son infinie bonté Il comprends très bien nos états d’âme, nos failles, nos peurs, le fond de notre coeur.
    Toutes ces règles à respecter ne font que culpabiliser le croyant (avec tous les risques qui vont avec: dépressions, rejet de tout en bloc etc …) et je peux vous affirmer que je sais de quoi je parle.
    Un petit coup de gueule que j’assume parfaitement. Veuillez me pardonner.
    Je lis ici beaucoup de très belles choses mais aussi beaucoup de contradictions, et peut-être un peu de mauvaise foi.

    1. Merci pour ce retour ! Cet article ne traitait pas à proprement parler d’aller ou non à l’Église mais surtout d’avoir une relation réelle, vivante avec Jésus et, si je vous comprends bien, c’est bien votre cas. Mais si l’on revient sur le sujet que vous abordez, je pense qu’une Église doit à la fois faire preuve de grâce et de vérité pour véritablement faire grandir ses membres. Cela veut dire un rappel de la volonté de Dieu qui est souvent difficile à entendre (du genre “nous méritons tous d’aller en enfer”) et en même temps une affirmation du pardon de Dieu malgré nos nombreuses faiblesses (parce que Jésus a porté nos péchés). Mais je précise que pour moi “Église” désigne des chrétiens avec qui je vis et qui m’encouragent dans ma vie de foi. Une prédication lors d’un culte de 100 personnes une fois par semaine n’est qu’une infime partie de la vie d’Église. Ce sont surtout les réunions de prière, les études bibliques en groupe et les visites en semaines, les conversations avec les frères et soeurs dans la foi qui sont au coeur de la vie chrétienne. En résumé, s’il vaut peut-être mieux être un chrétien seul qu’au sein d’une communauté accusatrice, être un chrétien seul c’est aussi se priver d’énormément de richesses relationnelles et spirituelles. Alors pourquoi pas trouver une communauté dans laquelle vous vous sentirez bien ?

  2. Merci beaucoup pour votre réponse rapide et pleine de bienveillance !
    Je comprends beaucoup mieux votre article du coup.
    Je suis chrétienne catholique, baptisée, et je pense que j’ai du être vraiment traumatisée par les messages de punition, de vengeance divine rebâchées sans arrêt au courant de ma jeunesse..et qui lors de mon divorce et remariage ensuite (considéré comme adultère par l’église catholique) m’ont laissée complètement démunie, me sentant abandonnée j’ai…fini par faire un peu n’importe quoi (me disant de toute façon apparemment je suis fichue). Ne vous méprenez pas je ne me dédouane pas pour autant en rejetant la responsabilité à l’église, non c’est juste que j’aurais eu besoin à l’époque d’un petit peu plus d’écoute, de tolérance… ce n’est qu’après un long moment (des décennies) que j’ai fini par me dire que tout cela n’avait guère de sens, je crois (j’ose croire) en un Dieu rempli d’amour, de patience et non en un justicier impitoyable. J’avais presque perdu la foi, elle m’est revenue encore plus forte.
    Je sais aussi que l’enfer c’est la privation de cet Amour infini de notre créateur avec les regrets de l’avoir blessé et rien que l’idée me fait horreur. Comment en effet me passer de Dieu (en plus pour l’Eternité, c’est long…) j’aimerais faire de l’humour mais je n’y arrive même pas. C’est dire parfois le désarroi qui me frappe.
    Voyez vous je reste extrêmement sensible sur le sujet.
    Merci encore infiniment pour votre réponse pleine d’empathie) !

  3. J’ai été pensionnaire dans une école catholique dans les années 60. L’enfer sur terre! Des prêtres indignes de leur habit. J’ai crevé la faim, des châtiments corporels , de la crasse partout, pas d’hygiène. Les curés se gobergeaient sur notre dos. Une honte! Je n’ai pas perdu la foi, ce qui est déjà un miracle, mais aller écouter les sermons de gens qui sont parfois pires que le commun des mortels, non merci! Je suis retourné à la messe une fois. Tout tournait autour du sort des migrants. Les petits retraités qui mangent dans les poubelles, la misère de certains catholiques, zéro! L’Eglise ne s’occupe plus du sort de son troupeau. Elle se musulmanise. Devant cet état de fait, j’ai décidé de suivre mon propre chemin. Dieu seul jugera. Et je pense que certains ont plus à redouter sa fureur que moi.

    1. Bonjour, d’après ce que je comprends vous avez côtoyé beaucoup de croyants qui n’étaient pas pratiquants ! Comprenez, des gens qui se disent chrétiens mais qui ne reflètent pas vraiment l’amour et les enseignements de Jésus. Cela me donne envie d’écrire un article sur les pratiquants qui ne sont pas croyants, c’est à dire sur ceux qui finalement trahissent les voeux qu’ils ont faits. En tout cas, je comprends bien ce que vous avez vécu même si je ne suis pas catholique. Et je vous pose une question simple : pourquoi ne pas chercher une autre communauté avec des chrétiens qui vivent vraiment une foi authentique ? Qu’ils soient catholiques ou protestants, il y en a forcément pas très loin de chez vous !

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